- décrochez-moi-ça
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• 1842; de décrocher, moi et ça♦ Fam. Boutique de fripier. Des « choses chères, portées comme si elles avaient été achetées au décrochez-moi-ça » (Cl. Simon).⇒DÉCROCHEZ-MOI-ÇA, subst. masc. inv.Pop., vieilliA.— Friperie, vêtement d'occasion. La belle toilette de madame Lorilleux, les effilés de madame Lerat, (...) mêlaient les modes, traînaient à la file les décrochez-moi-ça du luxe des pauvres (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 443).— Vx. Chapeau d'occasion pour femme (cf. DELVAU 1883).B.— P. méton. Boutique de fripier. Ah! ce n'est pas ici [à Bouchir] le royaume des ravissants personnages qu'on admire sur les miniatures persanes, vêtus de soie et de turbans à aigrettes! Rien que des vestons et redingotes, qui ont l'air de sortir d'un décrochez-moi-ça (THARAUD, Paris-Saïgon, 1932, p. 83).Rem. On rencontre 2 ex. de Hugo sous la forme décroche-moi-ça, au sens de « crochet, porte-manteau » : Quelques planches sur tasseaux et un décroche-moi-ça, où pendaient des choses mêlées (L'Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 156). P. métaph. Il [le poëte] voit la strophe éblouissante Pendre à ce décroche-moi-ça (Chans. rues et bois, 1865, p. 284).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1. 1842 « fripier » (A. BOURGEOIS et BRISEBARRE, Les Maçons, VIII ds QUEM. Fichier); 2. 1847 « chapeau de femme d'occasion » (FÉVAL, Fils diable, p. 238); 1877 « vêtement d'occasion » (ZOLA, Assommoir, p. 90). Composé de l'impér. de décrocher, de moi et de ça. Bbg. DARM. 1877, p. 166. — QUEM. 2e s. t. 1 1970. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 103, 241.
décrochez-moi-ça [dekʀɔʃemwasa] n. m. invar.ÉTYM. 1842; de décrocher, moi, et ça.❖♦ Fam. Vêtement d'occasion. — Par ext. Boutique de fripier. || S'habiller au décrochez-moi-ça.1 Quelques pauvres costumes, les oripeaux du « décrochez-moi-ça », de vieilles vestes de débardeur couleur de raisin de Corinthe usé, sautaient au milieu des paletots et des redingotes.Ed. et J. de Goncourt, Manette Salomon, p. 178.2 (…) sa mince silhouette, son corps mince et droit habillé de choses chères, portées comme si elles avaient été achetées au décrochez-moi-ça (…)Claude Simon, le Vent, p. 62.
Encyclopédie Universelle. 2012.